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Channel: Actualités – Sheila Mc Carron, A la ville comme à la campagne
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L’isolement splendide… colère et tristesse

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Beaucoup de personnes me demandent mon avis sur le Brexit. Je me suis exprimée dessus sur (notamment) Facebook pendant la campagne et depuis. Le Progrès m’a également interviewée jeudi à chaud. Mais je pense que le sujet mérite un peu mieux que quelques partages sur les réseaux sociaux. Installez-vous, j’ai de quoi dire.

Qu’est-ce qui s’est passé?

Un séisme politique qui dépasse ses seules îles ou le territoire de l’Europe, voilà ce qui s’est passé.

Contrairement à une élection législative, une seule question était posée au peuple du Royaume-Uni (qui s’appelle en vrai ‘le Royaume-Uni de la Grande Bretagne et de l’Irlande du Nord’, et comprend l’Angleterre, l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord).
Rester en Europe (« Remain »), ou la Quitter (« Leave »). Un seul tour.

Le UK Independence Party (UKIP, qui a remporté les dernières élections européennes et qui a récolté environ 13% des voix lors des dernières législatives), environ la moitié des députés de droite, quelques députés de gauche, et le DUP (les unionistes de l’Irlande du Nord) étaient tous pour la sortie, en considérant qu’ils payaient cher l’adhésion à l’Europe, sans grand chose en retour. Et, argument à mon sens (et malheureusement) critique en ce moment, ils voulaient reprendre le contrôle de leurs frontières, avec des arguments et des supports de campagne xénophobes. Ils ont agité le spectre de la création des « Etats Unis de l’Europe ».

Le Premier Ministre David Cameron voulait « Remain », et a même essayé de convaincre des chefs d’Etat de l’UE à changer les conditions de son adhésion pour calmer les eurosceptiques et pacifier l’aile droite de son propre parti. Il comptait sur un vote Remain pour consolider sa position à un moment où son gouvernement (de droite) est très impopulaire (tout comme la plupart des gouvernements européens en place, peu importe leur couleur, pourrait-on argumenter).
Derrière ou avec lui, une majorité du Conseil des Ministres (alors que le parti conservateur a adopté une position neutre !! sur un sujet si crucial, c’est hallucinant), le parti travailliste, les nationalistes écossais et gallois, ainsi que les centristes, Obama et des pays européens tels la France et l’Allemagne.
Eux disaient que les britanniques profitaient bien de leur adhésion, avec un commerce facilité avec les pays européens, et en arguant que le flux migratoire (dont beaucoup d’âge actif) était bon pour la croissance et le financement les services publics. Aussi qu’on est plus fort à 28 que tout seul.

La plupart des grandes entreprises étaient pour le statut quo à cause de la libre circulation des biens, services, et personnes… Mais quelques exceptions soutenaient que les britanniques négocieraient mieux en dehors que dans le club des 28…

Après une campagne où les deux camps ont avancé des arguments raisonnés mais aussi pas mal de demi-vérités ou de purs mensonges, le « Leave » a gagné avec 52%. La participation était de l’ordre de 72%, plus de 30 millions de votants se sont déplacés, une mobilisation sans précédent depuis les législatives de 1992. La légitimité de la décision ne peut donc pas être mis en cause à priori (quoi que… voir plus tard).

Quelles conséquences ?

Elles sont multiples, parfois complexes mais essentiellement prévisibles au point que j’ai du mal à comprendre que certains ne les avaient pas anticipées.

Déjà, pour que cette sortie soit concrétisée, l’Article 50 du Traité de Lisbonne (qui date de 2009) doit être mis en œuvre. C’est au gouvernement britannique de décider quand, mais à partir de ce moment, une procédure formelle, juridique, de retrait est prévu, avec une période maximale de deux ans pour négocier sa sortie. C’est un point important. Cela veut dire que ceux qui ont voulu cette sortie ne pouvaient pas en savoir les conditions (!) qui seront plutôt imposées par l’Europe que par le Royaume-Uni, n’est-ce pas…

L’Union Européenne n’a fait que rajouter des drapeaux devant son siège depuis sa création. Maintenant, il va en retirer un… ou le remplacer (voir plus tard).

La législation européenne (traités, directives…) sera en vigueur au Royaume-Uni tant qu’il en est membre, mais ses membres du parlement européen ne pourront pas participer aux prises de décision du parlement pendant la période de retrait.

Cameron a démissionné depuis. C’est vrai que sa position était devenue intenable. Il partira d’ici octobre (congrès de son parti). Il considère que c’est à son successeur de mener les négociations d’une sortie qu’il n’a pas voulue. Le fait que cela pourrait être le bouffon Johnson ne rassure guère…

Quid des britanniques qui travaillent en Europe, et des Européens qui travaillent au Royaume-Uni ?

Cela dépendra des négociations. Si le Royaume-Uni reste dans le marché unique, les droits actuels de ses citoyens en termes de déplacements et du travail continueraient sans doute (idem pour les Européens qui veulent s’y rendre ou y travailler).

Par contre si son gouvernement préfère imposer des restrictions via des permis de travail / cartes de séjour, et c’est ce que veut UKIP, les autres pays feront sans doute pareil.

Pour ceux qui veulent travailler Outre-Manche, on pourrait imaginer l’extension du système actuel qui s’applique aux citoyens non-européens, c’est un système à points qui limite l’entrée à des professionnels de secteurs où il manque des gens qualifiés sur place.

Si personne ne parle de mettre qui que ce soit à la porte dans l’immédiat, la donne a changé pour ces gens-là. Morgan Stanley avait annoncé avant le vote qu’ils avaient des projets de délocaliser 2000 employés basés à Londres à Dublin ou Francfort, et rien que ce weekend HSBC a dit qu’il en fera de même pour autant de monde, à Paris. L’Angleterre (notamment au sud) compte beaucoup sur le secteur financier pour sa prospérité, cette nouvelle devrait l’inquiéter.

Pour ce qui est du tourisme, il existe des pays au-delà de l’Europe où les Britanniques peuvent se rendre pendant 90 jours sans visa, et ce genre d’accord pourrait s’envisager en Europe le cas échéant.

Et le marché unique dans tout ça ?

C’est peut-être le plus grand succès de l’Europe, et l’une des raisons principales de sa création. Les britanniques faisaient partie d’une zone d’échanges libres en Europe avant de rejoindre le marché commun de l’époque. Qui dit échanges libres, dit commerce sans droits de douane. Ainsi les biens, les services, l’argent et les personnes physiques peuvent se déplacer partout dans l’Union Européenne comme s’il n’y avait pas de frontières entre les différents pays membres. Le but en est de promouvoir les échanges, de créer des emplois et de baisser les prix. Mais cela sous-entend les mêmes normes etc. pour éviter le dumping, et là on retrouve l’un des arguments pour la sortie : « trop de paperasse, on n’est pas libres ». Ce qui est ridicule, car pour pouvoir exporter en Europe, les entreprises seront bien obligées de respecter les normes européennes… Et la libre circulation des gens en provenance de pays moins riches vers les plus riches a déjà nourri un sentiment anti-migrants sans parler de la crise des réfugiés du Moyen Orient…

Si le résultat global est pour la sortie, de grosses disparités géographiques existent pourtant.
L’Ecosse (à plus de 60%) et l’Irlande du Nord ont voté « Remain »…

La Première Ministre Ecossaise, Nicola Sturgeon, dit que ce serait « démocratiquement inacceptable » que l’Ecosse soit obligée de quitter l’Europe alors qu’elle a voté pour y rester. Elle évoque déjà un deuxième referendum sur l’indépendance écossaise, car elle sait que certains qui ont voté CONTRE en 2014 pour être sûrs de rester en Europe (cela faisait partie des promesses du gouvernement de Cameron), voteront autrement maintenant puisque « tout a changé depuis ». Après un 2e referendum dont l’issue semble acquise, il lui faudrait négocier les conditions dans lesquelles une future Ecosse indépendante restera européenne. Peut-être que l’Europe restera à 28, mais avec le drapeau Ecossais à la place de l’Union Jack ? Je me suis déjà exprimée sur l’indépendance écossaise, dont la viabilité économique me semble très incertaine, mais je comprends complètement que les Ecossais, traditionnellement plus europhiles que leurs voisins, veuillent s’affranchir du résultat anglais. Je ne soutiens pas du tout son parti, mais j’avoue que Sturgeon est admirable depuis jeudi dans ses interventions, elle a une réelle volonté de protéger les intérêts de ceux qui l’ont élue, et a dit que si le parlement dévolu d’Edimbourg le veut, il pourrait en théorie ne pas valider la sortie du Royaume-Uni (véto).

Tout le monde le sait, les marchés n’aiment pas l’incertitude, alors…

Les conséquences financières ?

Pendant la campagne du referendum, Cameron a dit qu’une sortie mettrait en péril l’accord actuel par lequel les retraits sont indexés sur le plus élevé entre le salaire médian, l’inflation ou 2,5% par an.
Si la situation économique empire, la Bank of England pourrait prendre des mesures qui auraient un impact négatif sur les retraites.
La B of E pourrait aussi remonter les taux d’intérêt pour contrecarrer l’inflation, ce qui serait une mauvaise nouvelle pour ceux qui ont des prêts immobiliers à taux variable (jusqu’à £1000 euros/an selon Cameron), mais une bonne pour l’épargne.
La Trésorerie a dit que les actions britanniques seraient moins attractives pour les investisseurs étrangers en cas de sortie, et on a certes vu une chute spectaculaire à la fois de la devise et des actions (avec impact corollaire sur les retraites qui dépendent de ces investissements). Les entreprises qui exportent beaucoup profiteront de la livre faible, par contre celles qui importent subiront une attaque sur leurs marges.

La santé ?

Des accords bilatéraux permettent aux Britanniques de se faire soigner (en cas d’accident ou d’urgence) dans les pays européens, et réciproquement. Et de nombreux retraités Britanniques habitent en France et en Espagne. Ils bénéficient du système de santé local gratuitement, via ces accords. Quid de ces accords, post-sortie ?
Sans parler de l’impact immédiat sur leurs revenus avec la chute de la Livre depuis jeudi…
Un « Restant », le Ministre de la Santé britannique, pensait qu’une sortie entrainerait des coupes budgétaires et l’exode de médecins et d’infirmières étrangers (assez nombreux là-bas), alors que les « Sortants » ont insisté que les économies (sur les frais d’adhésion) réalisées par un départ pourraient être consacrées à des services comme celui de la santé. Un ex Ministre de la Santé a même dit que le seul moyen de protéger le service de santé de la privatisation (effet du TTIP, voir plus loin) serait de sortir de l’Union Européenne.

Est-ce qu’ils peuvent changer d’avis ?

Techniquement le résultat du referendum n’est pas contraignant dans le sens juridique. Le Parlement doit voter plein de lois pour que la sortie devienne effective. Et théoriquement, si une élection législative anticipée avait lieu, et qu’un parti pro-européen se faisait élire, ils pourraient dire que le résultat de l’élection législative avait une portée supérieure… mais pour cela, il faudrait déjà que les deux tiers des membres du Parlement réclament une élection anticipée (la prochaine sera normalement en 2020) et qu’un seul parti soit porteur de cette idée… alors qu’il y avait un vrai mix de tendances politiques dans les deux camps (la gauche en sort fragilisée d’ailleurs).
Sinon, il existerait une règle selon laquelle si la participation est moins de 75% (c’est le cas) et le ‘score’ moins tranché que 60/40 (c’est le cas), on peut réclamer un deuxième referendum. Une pétition en ligne est d’ailleurs lancée dans ce sens, mais je n’y crois guère.

Et s’ils veulent revenir dans un avenir moins proche ?

Ce serait sujet à négociation, et à condition que TOUS les états membres y soient favorables… A priori leur statut d’ex-membre ne leur confère aucun avantage par rapport aux nouvelles candidatures, pour qui l’adoption de l’euro est l’un des prérequis, ainsi que d’autres critères de convergence.

Quid du TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) ?

Cet accord, en cours de négociation entre l’UE et les Etats Unis, vise la création de la plus grosse zone d’échange libre jamais connue. Ses supporters considèrent que les importations des Etats Unis seront moins chères, et les exports plus importants. D’autres pensent que c’est surtout les multinationales qui en profiteront et craignent l’impact sur les services publics et les droits du travail. En sortant de l’UE, le Royaume-Uni aura besoin de négocier son propre ‘deal’. Je souhaite bien du courage aux négociateurs.

Tout comme le débat très passionné sur l’Indépendance de l’Ecosse, celui sur l’Europe a polarisé les opinions, et en Angleterre l’opinion est divisée (en gros) entre les grandes villes plutôt prospères, et une partie rurale qui considère que l’Europe ne fait rien pour elle. Je ne sais pas si les agriculteurs pourront s’en sortir sans l’aide européenne, mais bon…

Cette polarité n’a pas épargné l’Irlande du Nord. Et c’est sans doute le cas qui m’inquiète le plus. Cette région bénéficie de davantage d’aides européennes que le reste du Royaume-Uni, et pourrait aussi vouloir se distancer du résultat essentiellement anglais. Les républicains ont l’intention de demander un referendum à leur tour, cette fois pour rejoindre le voisin du sud, la République d’Irlande (Eire) qui est déjà membre de l’UE et dont la devise est l’Euro. La Ministre britannique chargée de l’Irlande du Nord, dit que les circonstances d’un tel referendum n’existent pas. Si Westminster compte bloquer cette volonté, ce serait sans doute très mal perçu par Belfast, mais le prospect de l’Irlande réunifiée ferait horreur aux Unionistes irlandais… les plaies de la guerre civile n’ont pas cicatrisé que voilà qu’on risque de les rouvrir…

Flintan O’Toole, dans l’Irish Times, considère que « les Anglais ont posé une bombe sous le processus de paix irlandais », autrement dit que le Brexit met en danger les accords du vendredi saint (the Good Friday Agreement), qui était une énorme victoire pour la diplomatie britannique. Le Brexit est une insulte envers l’Irlande, selon lui.

En tout cas, l’ancienne frontière entre l’Irlande du Nord et son voisin du sud n’était que douanière. Maintenant, ce sera la frontière la plus à l’ouest d’un territoire qui compte plus de 400 millions personnes, et ce sera une frontière d’immigration. Les Anglais n’ont jamais pu la contrôler avec tous leurs miradors et autres soldats armés pendant les ‘troubles’ alors j’ai du mal à imaginer comment ils comptent arrêter un flux migratoire européen, qui pourrait arriver en toute légalité en République d’Irlande…

Le nombre d’Irlandais du nord qui ont demandé le renouvellement de leur passeport irlandais était déjà en hausse avant le vote. Car l’une des clauses de l’accord de Belfast (1998) permet à ceux qui sont nés dans le Nord d’être citoyen du Royaume Uni, de l’Eire ou des deux. C’est le cas de mon ex-mari par exemple. S’il revendique sa nationalité irlandaise, il peut continuer de vivre et de travailler ici en France en tant que ressortissant européen. Avec son seul passeport britannique, par contre, sa situation serait potentiellement plus délicate. Du coup une fois le Brexit acté, il serait à la fois citoyen européen et pas… et il y a la « bricole » de la convention européenne des Droits de l’Homme qui s’applique pleinement en Irlande du Nord au titre de cet accord, c’est même l’un des points clés…

Là-dessus, la Cour des Droits de l’Homme à Strasbourg ne fait pas partie des institutions de l’Union Européenne, par contre, le gouvernement britannique a la volonté de revenir sur la convention, par laquelle on considère que les décisions de Strasbourg prennent précédence par rapport aux tribunaux britanniques. (A contrario, les décisions de la Cour de Justice européenne s’appliquent aux états membres et les « Sortants» voulaient déjà légiférer pour réduire sa portée chez eux.)

Les Unionistes de l’Irlande du Nord doivent être ravis que Westminster, qui n’a pu faire passer certaines lois que grâce à leur soutien, les déconsidère de la sorte. Si les Anglais ne veulent pas payer pour l’Europe, je suis prête à parier qu’ils ne seront pas plus partisans de payer pour les provinces de l’Ulster, notamment pour compenser l’argent européen dont l’Irlande du Nord bénéficiait jusqu’aujourd’hui.

Et maintenant ?

Et donc l’Union Européenne passe la marche arrière pour la première fois. Ce qui reste à voir, c’est à quel point cela continuera. On peut craindre que d’autres pays suivent. Les nationalistes français, avec tout le populisme qu’on leur connaît, réclament déjà un referendum chez nous, d’autres pays connaissent le même souci. Le changement de cap en Autriche et en Hongrie est inquiétant, et les difficultés de l’Europe à contrôler l’arrivée et la circulation des réfugiés du Moyen Orient ont clairement nourri le débat et les arguments de certains en Grande Bretagne. Ce résultat est un cadeau pour l’extrême droite là-bas, ici et ailleurs.

Il n’y a pas d’identité nationale en Angleterre. Je parle bien de l’Angleterre, et non des autres. Par contre il y a bien du nationalisme, qui part d’un passé révolu de colonialisme et qui survit grâce à des sentiments xénophobes.

Une expression est née au 19e siècle pour qualifier la politique étrangère de la Grande Bretagne, celle de ‘splendid isolation’ (l’isolement splendide – ce sera trop long que de l’expliquer ici, mais ça remonte aux guerres napoléoniennes, Google est votre ami). J’ai dit au Progrès que je considérais le vote comme un vote de refus, un vote contre quelque chose et non pas pour un projet. Où est le projet post-Brexit, au vu de toutes ces inconnues ? Si le résultat est un Royaume-Uni de l’Angleterre et du Pays de Galles, son isolement sera réel, mais elle n’aura rien de splendide.

Mon ressenti personnel ?

Je suis catastrophée par ce résultat, je vacille entre la colère et la tristesse. Colère parce que je ne supporte pas la mauvaise foi dont ont fait preuve ceux qui prônaient la sortie. Colère contre ceux qui le lendemain ont dit ‘eh ben j’ai voté pour la sortie, mais je ne m’attendais pas à x y ou z, je regrette un peu’, contre ceux qui ont gobé tout cru les dires de certains médias, contrôlés par Rupert Murdoch, au lieu de se renseigner. Colère contre les personnes âgées qui semblent avoir voté majoritairement pour la sortie, contre la volonté des générations qui auront à en subir les conséquences et qui ont voté pour rester. Vous m’auriez posé la question mercredi sur le ‘split’ du vote, je l’aurais inversé, pensant que les anciens, ayant connu directement ou indirectement la guerre, auraient voté pour l’idéal européen, pour l’union, garant de la paix, plutôt que pour le repli sur soi. C’est ma plus grande tristesse que de voir ce rêve humaniste affaibli, voire brisé à jamais. Colère contre des gouvernements successifs qui disent que tout est la faute de l’Europe et non pas de leur propre politique d’austérité … Colère de l’émergence de certaines idées, et de l’indifférence de certains face à elles. Colère de la mémoire courte…

Et justement, avec la perspective de législatives et de présidentielles en 2017, alors qu’on sera encore en train d’essayer de naviguer à vue dans le brouillard post-Brexit, et comme les effets de l’austérité en France se feront encore sentir, je pense que le pire n’est pas forcément derrière nous.

Et enfin je suis aussi bien évidemment triste que Jo Cox, la députée britannique pro-européenne, a été tuée par un mec qui a crié ‘Britain First’ (les Britanniques d’abord) avant de la poignarder et de l’achever à coup de balles. Mes pensées vont à ses jeunes enfants, et à son mari Brendan, qui a promis de continuer son travail. Comme elle disait « Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise ». Espérons-le.


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